
La police a déclaré mardi 17 octobre courant à la presse Ougandaise, à quelques instants après la propagation des images terrifiantes de cette attaque sur les médias sociaux que les forces de sécurité étaient à la poursuite de rebelles présumés des Forces démocratiques et alliées (ADF) après avoir abattu deux touristes étrangers et un Ougandais dans le parc national Queen Elizabeth, en district de Kasese, dans la partie Ouest de l'Ouganda.
Nous avons enregistré une lâche attaque terroriste contre deux (02) touristes étrangers et un Ougandais dans le parc national Queen Elizabeth », a déclaré le porte-parole de la police, Fred Enanga.
Selon la police, le véhicule de tourisme des victimes a été réduit en cendre par les assaillants.
Nos forces conjointes ont réagi immédiatement après avoir reçu l'information et poursuivent agressivement les rebelles présumés des ADF. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux familles des victimes », a ajouté le SCP Enanga.
Des photos largement partagées sur différentes plateformes de médias sociaux mardi soir montraient les corps des victimes gisant dans une mare de sang près d'un véhicule de tourisme en feu dans lequel les victimes voyageaient avant l'attaque. Les trois (03) hommes, un ressortissant britannique, un citoyen Sud-Africain et leur guide Ougandais, auraient été attaqués à Nyamunuka, le long de Katwe Road, dans le district de Kasese, selon des responsables de l'Uganda Wildlife Authority (UWA).
Ils voyageaient sous la direction de Gorilla and Wildlife Safaris, une agence de voyage locale. En réponse à cet incident, l'UWA a informé la police Ougandaise et d'autres agences de sécurité qui travaillent avec diligence pour établir la séquence précise des événements ayant conduit à cet horrible incident et pour identifier les responsables », a déclaré le porte-parole de l'UWA, M. Bashir Hangi, dans un communiqué mardi soir.
Ce n'est pas la première fois que des touristes sont attaqués dans le parc national Queen Elizabeth. Le 02 avril 2019, la touriste Américaine Kimberly Endicott et son guide Jean-Paul Mirenge ont été kidnappés par des terroristes présumés au QENP.
Le gouvernement a payé une rançon pour leur libération cinq (05) jours plus tard. L'attaque de mardi survient quelques jours après que le président Museveni ait déclaré dimanche que les forces de sécurité avaient déjoué un attentat à la bombe contre des églises perpétré par le groupe rebelle ADF. Les ADF ont fabriqué deux (02) bombes qu'ils « prévoyaient de poser dans les Églises de Kibibi et Butambala », a écrit Museveni sur X, anciennement Twitter. Mais les engins "ont été signalés à la police et désamorcés", a-t-il ajouté.
Le groupe ADF a prêté allégeance au groupe État islamique. Vendredi dernier, à 01 heures du matin, un groupe d'environ cinq (05) membres présumés des ADF ont incendié un véhicule Mercedes Benz, tuant deux (02) personnes et blessant une. Les personnes décédées ont été identifiées comme étant M. Joseph Matovu, le chauffeur et habitant de Kyengera, dans le district de Wakiso, au centre de l'Ouganda, et Mme Claris Nzoghera Biira, une habitante du village de Nyakahya. Mme Alicen Magezi de Kinaba à Kisoro a été blessée. Seule Mme Edreda Biira, de la Mairie de Rugendabara-Kikongo, a survécu sans blessure.
C'est la troisième fois que des terroristes présumés ADF pénètrent à Kasese depuis le raid tragique du 16 juin contre l'école secondaire de Mpondwe-Lhubiriha, au cours duquel trente-huit (38) élèves et six (06) habitants ont été tués à coups de couteau et incendiés. Au milieu de ces incursions, le président Museveni a continué à commenter les opérations militaires réussies à l’intérieur du Congo, tout en avertissant que les ADF tentaient de rentrer en Ouganda en raison de l’intensité de l’opération Shujaa menée par l’UPDF aux côtés des forces congolaises.
Le 15 octobre, le président a publié sa dernière mise à jour, indiquant que des chasseurs-bombardiers Ougandais ont frappé quatre (04) cibles des ADF en RDC, situées entre 69 et 130 km de la frontière. En conséquence, le président Museveni a déclaré que les terroristes fuyaient le Congo.
Le public est donc alerté et doit se méfier des personnes étranges qui viennent à vous. Signalez-les à la police la plus proche de chez vous. Même les proches qui sont partis depuis longtemps et reviennent soudainement. Ils pourraient faire partie des terroristes », a déclaré le président Museveni.
En septembre dernier, la police a déclaré avoir déjoué un autre attentat à la bombe contre une cathédrale de Kampala, arrêtant un homme soupçonné d'avoir tenté d'activer l'engin explosif parmi les fidèles.
En juin, des miliciens des ADF ont tué 42 personnes, dont 37 élèves, dans un lycée dans la partie Ouest de l'Ouganda, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières en Ouganda depuis la double attaque de Kampala en 2010 qui avait tué 76 personnes lors d'un raid revendiqué par le groupe islamiste Al-Shabaab basé en Somalie. Dans son dernier rapport de juin, un groupe d'experts des Nations Unies sur la RDC a confirmé que l'Etat islamique avait « fourni un soutien financier aux ADF depuis au moins 2019 ».
Diddy MASTAKI, Goma