
Goma : Journée mondiale du cancer de l’enfant, de nombreux cas sont ignorés au Nord-Kivu (Dr Julien WASINGYA)
La journée mondiale du cancer de l’enfant est célébrée le 15 février de chaque année. Cette journée ne concerne pas seulement les enfants, elle est également dédiée aux adolescents. Et selon l’ONU, chaque année, un cancer est diagnostiqué chez environ 400.000 enfants et adolescents de 0 à 19 ans. Les formes les plus fréquentes sont la leucémie, les cancers du cerveau, les lymphomes et les tumeurs solides telles que le neuroblastome et la tumeur de Wilms.
L’objectif de cette journée est d’informer et de sensibiliser le grand public au cancer de l’enfant et de collecter des dons pour la recherche sur ce type de cancer.
Dans une interview accordée à CONGORASSURE.CD, le Dr Julien WASINGYA, médecin généraliste à la clinique GMCL (Global medicine Center and Laboratory), a fait savoir que le cancer est une maladie où des cellules anormales se divisent de manière incontrôlée et détruisent les tissus de l’organisme ; un développement anarchique des cellules au niveau d’un organe.
Le cancer est une maladie que l’on peut qualifier, presque par définition, d’imprévisible. Ce médecin généraliste définit de ce fait le cancer comme une maladie caractérisée par le développement anormal de certaines cellules, qui prolifèrent de façon anormale dans l’organisme, envahissent les tissus et finissent par perturber certaines fonctions biologiques.
Toutefois, Les cancers de l’enfant n’étant toujours pas identiques à ceux de l’adulte, ils sont beaucoup plus rares et représentent 1% à 2% de l’ensemble des cancers. Les leucémies, les tumeurs du système nerveux central et les lymphomes sont les principales pathologies cancéreuses rencontrées chez les moins de 15 ans.
Dr Julien WASINGYA, précise que selon les cas, les traitements visent à enlever la tumeur ou les métastases, à réduire le risque de récidive, à prévenir et à traiter les symptômes et les complications causés par la maladie et à assurer la meilleure qualité de vie. Et en ce qui concerne le traitement curatif, il s’agit de la chirurgie, de la radiothérapie, de la chimiothérapie, des traitements médicaux,…
En ce qui concerne le traitement préventif, le cancer de l’enfant n’est généralement ni évitable, ni dépistable. Mais il est clair, dit le médecin, que le cancer est causé par un mélange complexe de facteurs héréditaires et liés au mode de vie et de substances appelées carcinogènes qui favorisent son apparition.
Enfin, à la question de savoir s’il existe des cas à Goma et au Nord-Kivu, le docteur Wasingya répond qu’ils ne sont pas toujours connus ou alors les cas présents sont ignorés.
« Oui, il y a beaucoup de cas de cancer à Goma et au Nord-Kivu, mais malheureusement ils sont ignorés », a-t-il déclaré, car, selon lui, la population n’a pas l’habitude de se faire dépister.
D’après l’OMS, la plupart des cancers de l’enfant peuvent être guéris grâce aux médicaments génériques et à d’autres formes de traitement, dont la chirurgie et la radiothérapie. Le traitement du cancer de l’enfant peut avoir un bon rapport coût/efficacité, indifféremment du niveau de revenu du pays.
L’organisme note que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les décès évitables dus aux cancers de l’enfant résultent d’une absence de diagnostic, d’un diagnostic erroné ou tardif, de difficultés d’accès aux soins, de l’abandon du traitement, de la toxicité des traitements, et de taux de rechute plus élevés.
Seuls 29 % des pays à revenu faible indiquent que des médicaments anticancéreux sont largement disponibles pour la population, contre 96 % des pays à revenu élevé. Aussi, des systèmes de données sur les cancers de l’enfant sont nécessaires pour favoriser l’amélioration continue des soins et orienter les décisions stratégiques.