
C’est un événement symbolique qui fait renaître l’espoir : l’okapi, animal emblématique et menacé, a été aperçu cette semaine dans la Réserve de Faune à Okapis d’Epulu, dans le territoire de Mambasa.
L’annonce a été faite vendredi 27 juin par le responsable local de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Disparu depuis plusieurs années en raison de l’insécurité, du braconnage et de la pression des groupes armés, l’Okapi n’avait plus été observé dans cette zone protégée depuis longtemps.
Cette réapparition intervient alors que la province de l’Ituri est toujours sous état de siège, une mesure exceptionnelle décrétée par les autorités congolaises depuis mai 2021. Le territoire est placé sous le commandement du Lieutenant-Général Johnny Luboya Nkashama, gouverneur militaire de l’Ituri. Sous sa direction, plusieurs opérations militaires ont été menées pour rétablir la sécurité dans des zones longtemps incontrôlées.
Pour les écologistes et les communautés locales, le retour de cet animal discret, parfois surnommé « la girafe de la forêt », est plus qu’un simple événement écologique : il est le reflet d’un apaisement progressif du climat sécuritaire.
« L’Okapi ne revient pas dans une zone instable. Sa présence confirme un début de réhabilitation de l’environnement et du calme dans la réserve », explique un conservateur de l’ICCN.
Classé en danger par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’Okapi est un indicateur biologique précieux. Son retour est perçu comme un signal fort en faveur du redressement de la biodiversité en Ituri, mais aussi de la confiance qui renaît dans une région trop longtemps meurtrie par les violences.
Malgré cette bonne nouvelle, les défis restent nombreux : sécurité durable, lutte contre le braconnage, réhabilitation des infrastructures écologiques, et implication communautaire dans la préservation des espèces. Mais pour les défenseurs de la nature, l’Okapi qui foule à nouveau le sol d’Epulu est une victoire. Et peut-être le premier pas vers une paix plus durable.
Joël Heri Budjo