
Pollutions des rivières : la société angolaise reconnaît « l’incident » mais précise que cela ne représente pas un risque vital pour les populations affectées
Dans un communiqué du 3 septembre, la Direction Générale de la Sociedade Mineira de Catoca informe que la présence de métaux lourds dans les eaux des rivières affectées par les fuites de pâte du bassin de résidus a été exclue.
Elle réagit de ce fait à l’incident enregistré dans le système d’évacuation des eaux, notamment d’une rupture de la canalisation qui fait office de déversoir, provoquant une fuite vers la rivière Lova, jusqu’à atteindre d’autres rivières en dehors des frontières angolaises, notamment les rivières Kasaï et Tshikapa en RDC.
La société angolaise indique que La rupture a été complètement interrompue et précise qu’en ce moment le processus de restauration naturelle des écosystèmes fluviaux affectés est en cours. « Nous rappelons que le bassin de résidus ne contient que des mélanges de roches naturelles, telles que du sable et de l’argile, et la composition de la matière correspond approximativement aux coulées de boue en saison des pluies » écrit-elle avant d’insister sur le fait que cette coulée ne contient pas de composants chimiques externes. « Ce qui nous permet d’affirmer qu’une telle situation ne représente pas un risque vital pour les populations affectées » déclare Sociedade Mineira de Catoca.
Celle-ci affirme que lorsque l’incident a été identifié, son équipe a agi immédiatement pour arrêter le déversement et à la fin du mois de juillet, le processus était normalisé. « Maintenant, notre objectif principal est de minimiser l’impact de cet accident, en aidant les communautés locales et en travaillant en coopération avec des experts de différentes institutions publiques et privées pour prévenir de futurs accidents » déclare la société, annonçant qu’actuellement des travaux d’audit indépendants sont en cours pour les systèmes hydrauliques et autres installations de production, avec la participation d’experts internationaux, dans le but d’identifier et d’éliminer les risques d’événements similaires à l’avenir.
Sociedade Mineira de Catoca, Lda., rappelle qu’elle maintient fermement son objectif de responsabilité socio-environnementale, s’efforçant toujours de bonnes pratiques de gestion de projets miniers, respectant le Code minier, la Loi fondamentale sur l’environnement et toutes les lois complémentaires, en accord avec les autorités environnementales, dans le strict respect le respect des règles en vigueur et le signalement de toutes les situations enregistrées.
Pourtant , du côté congolais le gouvernement a annoncé que des suites de la pollution des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa, 968.973 habitants ont été affectés, soit 161.490 ménages. 4.502 cas de diarrhée ont été enregistrés dont 12 cas de décès déplorés dans la zone de santé de Banga Lubaka en territoire d’Ilebo.
La Vice-Première Ministre, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Ève Bazaiba a ainsi recommandé à l’Etat congolais d’engager des démarches diplomatiques avec l’Angola, préalables à l’obtention de la réparation des préjudices subis par les populations touchées suite à la contamination des eaux avec les substances ayant causé mort d’hommes et détruit la biodiversité aquatique.