
Dans sa toute première sortie médiatique après sa réélection à la tête de la république Démocratique du Congo, le président Tshisekedi a appelé les Congolais à éviter tout discours de la haine et de la discrimination contre les Banyamulenge et les Tutsi Congolais, affirmant qu'ils sont tous Congolais comme tout autre, dont la plupart parmi eux se sont sacrifiés pour la nation.
Un message que les membres de la communauté Tutsi Congolaise ont trouvé de soulageant, mais pas réparateur, car selon David Karambi, président de la communauté Tutsi au Nord-Kivu, ce message reste loin d'être réparateur dans la mesure où les auteurs des actes haineux contre leurs communautés restent encore en liberté.
"Le message du président est soulageant pour nos communautés, mais pas réparateur tant que les auteurs restent libres. Ils ont tué nos frères, détruit nos maisons, nos bétails, nous ont traité de tous les mauvais mots parce que nous sommes Tutsis, Banyamulenge ou encore Bahema. Nous sommes Congolais et personne n'a choisi de naître dans sa communauté", souligne David Karambi dans une interview avec congorassure.cd.
Par contre, il reconnaît et salue tous les Congolais des autres communautés qui s'abstiennent de toute discrimination et discours de haine contre les Tutsis. Pour lui, les auteurs de tous ces actes constituent une minorité de la population, mais qui font tout pour influencer le reste de la société contre les Tutsis. Il suggère qu'ils soient traqués et déférés devant la justice.
"Je salue tous les Congolais d'autres tribus qui ne sont pas impliqués dans le discours de haine contre nos communautés. Les gens qui font ça constituent la minorité de la société. Mais ils manipulent le reste de la société. Nous demandons à notre gouvernement de le poursuivre en justice et montre vraiment que la RDC est un pays de droit", poursuit David Karambi.
Par ailleurs, à cette période où le discours de haine visant les Banyamulenge et les Tutsis semble prendre de l'ampleur suite à la guerre du M23, rebellion à prédominance Tutsi soutenue par le Rwanda, selon les affirmations des plusieurs rapports des nations unie, les membres de l'union internationale de Banyamulenge, une plate-forme ayant son siège aux Etats-Unis, appelle les Congolais à la vigilance et surtout ne pas se laisser tomber dans le piège de l'agresseur qui se cache derrière leurs communautés pour justifier la guerre qu'il mène en RDC.
Ruyenzi Chadrack, cadre de cette union, reconnaît par contre que certains membres des communautés Tutsi Banyemera et Banyamulenge sont aux côtés de l'ennemi tout comme les Congolais des autres communautés. Mais selon lui, cela ne doit pas pousser à généraliser toute la communauté.
"Nous sommes conscients que de la même manière qu'il y a des Congolais d'autres ethnies qui travaillent avec l'ennemi, certains Banyamulenge ou Banyemera Tutsis Congolais qui peuvent être dans le camp de celui qui agresse notre pays. Mais le gouvernement Congolais doit être vigilant pour ne pas généraliser s'il y a un cas isolé des Banyamulenge ou Tutsis Congolais qui jouent le jeu de lennemi", souligne Ruyenzi Chadrack.
Diddy MASTAKI, Goma