
La société civile du Nord-Kivu a réagi face à l'avancée des rebelles du M23-RDF. La structure citoyenne a également appelé les Forces Armées de la RDC (FARDC) à revoir leur tactique défensive.
La récente escalade de la guerre du M23 a incité la société civile du Nord-Kivu à exprimer son inquiétude quant à la tactique défensive adoptée par les FARDC. Suite à la prise de territoires stratégiques par les rebelles du M23, dont la cité de Vitshumbi, au bord du Lac Édouard, la société civile a vivement critiqué l'approche défensive des forces armées congolaises.
Dans un communiqué publié le 11 mars, la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu a déploré l'inefficacité et la passivité des FARDC face aux avancées rapides des rebelles du M23 sur les territoires de Masisi et de Rutshuru. La société civile a souligné le caractère unilatéral du cessez-le-feu observé par les FARDC, les rendant ainsi vulnérables à des attaques de la part des rebelles.
« La coordination provinciale, ses coordinations territoriales et urbaines de la société civile forces vives du Nord-Kivu reste sidérées par le fait pour les FARDC de rester accrochées sur une tactique militaire défensive éhontée face aux avancées fulgurantes des terroristes du M23-RDF en teritoires de Masisi et de Rutshuru pendant plus de deux ans depuis la résurgence de cette triste rébellion », peut-on lire dans le communiqué de la société civile, dont une copie est parvenue à la rédaction de congorassure.cd.
Selon la société civile, les initiatives visant à reprendre les territoires perdus sont restées en suspens, révélant une certaine inertie de la part des forces loyalistes. De plus, elle note que les militaires des FARDC sur d'autres axes demeurent calmes, respectant un cessez-le-feu, même lorsqu'un autre groupe était attaqué par les rebelles.
"Si par malheur l'ennemi prenait de I'ascendance sur l'armée loyaliste, cette dernière n'a d'autre alternative que d'appliquer le repli stratégique définitif. C'est-à-dire qu'une fois une entité passe aux mains des terroristes du M23-RDF, les initiatives pour la récupérer peinent à suivre et cela depuis la prise de Runyoni et de Chanzu en 2022", poursuit la structure citoyenne.
Ces critiques sont étayées, selon la société civile, par les événements récents sur le terrain, notamment les attaques intensifiées des combattants du M23 contre les positions des FARDC au cours de la période du 1er au 9 mars 2023. Les rebelles ont réussi à s'emparer de plusieurs zones clés, notamment en chefferie de Bwito, dans les groupements Mutanda et Kihondo où les rebelles du M23 ont réussi à s'emparer des agglomérations comme Nyanzale, Kibirizi, suscitant ainsi des préoccupations croissantes au sein de la population du Nord-Kivu.
La société civile du Nord-Kivu exhorte de ce fait que les FARDC revoient leur stratégie défensive afin de faire face efficacement à la menace posée par les rebelles du M23. Pour elle, il est crucial pour l’armée régulière de s’adapter et d’innover ses tactiques afin d’assurer la sécurité et la stabilité dans la région.
Diddy MASTAKI, Goma