
Lors d'une ronde dans l'un des quartiers de la commune de Karisimbi, dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, nous avons rencontré un jeune élève qui nous a relaté son vécu pendant cette période des grandes vacances.
Robert, 19 ans, élève en troisième année des humanités techniques sociales au Lycée Kimbilio, nous a parlé de son occupation de vendeur d'unités téléphoniques, une activité qu'il a commencée pendant les grandes vacances pour éviter de se livrer à de mauvaises pratiques.
« Bonjour, je m'appelle Robert, j'habite à Goma et je suis élève en troisième année des humanités techniques sociales, au Lycée Kimbilio. Aujourd'hui, je vais vous parler de mon quotidien et de mon activité en tant que vendeur d'unités téléphoniques pour Airtel, Orange, Vodacom, et Africell ».
Fier du peu qu'il fait, sourire aux lèvres, Robert nous relate la réalité de ses vacances.
« Beaucoup de gens me demandent pourquoi je ne pars pas en vacances. En fait, je me pose souvent la même question. Mais si je partais en vacances, où trouverai-je l'argent pour acheter des objets classiques ou pour subvenir à mes besoins quotidiens ? »
Pour Robert, « de nos jours, beaucoup d'enfants gagnent de l'argent facilement, mais ils ne comprennent pas vraiment la valeur du travail. Ils dépendent encore beaucoup de leurs parents. Ils ne savent pas ce que c'est de se battre pour chaque franc, de se réveiller tôt et de travailler dur pour gagner leur vie. Moi, je fais tout cela parce que je crois que le travail est une valeur fondamentale ».
Avec son parapluie rouge de la maison Airtel et son petit téléphone qui lui facilite le transfert d'unités et de mégas, Robert ne fait pas seulement la transaction des crédits, mais il facilite aussi des courses pour certaines familles du quartier.

« Je ne vends pas seulement des unités téléphoniques, j'ai aussi d'autres petits emplois. Par exemple, je fais parfois des courses pour des voisins ou j'aide dans des petites entreprises locales », a-t-il ajouté.
Conscient de la situation sécuritaire qui prévaut dans la ville avec le risque de kidnapping des enfants, Robert préfère travailler dans une zone où il se sent en sécurité.
« Je ne fais pas tout, car certaines personnes exploitent les enfants. Pour ma sécurité, je préfère rester dans un environnement où je connais les risques et où je peux travailler en toute tranquillité », a-t-il déclaré.
Plusieurs défis sont notables dans son mini-entreprise, mais Robert, croyant, fait confiance en Jésus et estime que malgré les difficultés, tout ira mieux un jour.
« Parfois, je fais face à des difficultés. Le travail n'est pas toujours facile et il y a des jours où je me sens découragé. Cependant, grâce à la paix de Jésus, je trouve le courage de continuer. Sa présence dans ma vie me donne la force de surmonter les obstacles et de garder espoir pour un avenir meilleur », dit-il.
Et d'ajouter : « Mon travail en tant que revendeur d'unités téléphoniques et mes autres petits emplois m'enseignent la valeur du travail et de l'autonomie. Bien que je ne parte pas en vacances comme beaucoup d'autres enfants, je sais que chaque jour de travail me rapproche de mes objectifs et m'aide à construire un avenir meilleur pour moi et ma famille. Grâce à la paix et au courage que je trouve en Jésus, je continue à avancer avec détermination et foi ».
Il faut signaler que pendant cette période des vacances, plusieurs élèves et écoliers sont visibles le long des grandes routes de la ville, quémandant ou volant certains biens des petits marchands, une situation due à la non-occupation de ces élèves en congé.
Gloiredo Ngise, Goma