
Les autorités provinciales de l’Ituri et la MONUSCO misent sur la justice transitionnelle comme levier stratégique pour instaurer une paix durable dans cette province de la partie Est de la République démocratique du Congo, longtemps marquée par des conflits armés.
Le mercredi 14, le gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-Général Luboya N’Kashama Johnny, a reçu une délégation conjointe de la MONUSCO et du Programme de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Stabilisation communautaire (PDDRC-S).
Conduite par Josiah Obath, chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, la délégation est venue réaffirmer son engagement aux côtés des autorités congolaises dans le cadre du processus de stabilisation de la province.
« La MONUSCO travaille en étroite collaboration avec le gouvernement congolais, les communautés locales et même les groupes armés pour rétablir la paix », a déclaré Josiah Obath, soulignant l’importance d’une approche inclusive dans la recherche de solutions durables.
De son côté, Erick Mecemoin, représentant du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, a insisté sur la nécessité d’implémenter une justice transitionnelle efficace pour mettre fin à l’impunité.
« Il est essentiel de renforcer les capacités du système judiciaire, de mettre en place des mécanismes de réparation et d'accompagner la dynamique de désarmement et de relèvement communautaire », a-t-il affirmé.
Le gouverneur Luboya a salué cette initiative et appelé la population à s’impliquer activement dans le processus. Il a présenté la justice transitionnelle comme une composante essentielle du PDDRC-S, propice au pardon et à la réconciliation.
« C’est une opportunité pour tourner la page. Nous allons parler de pardon, de réconciliation. C’est le moment pour les groupes armés de déposer les armes », a-t-il déclaré.
S’adressant directement à ces groupes encore actifs dans la région, le gouverneur a lancé un appel à l’abandon de la violence.
« Nous leur tendons encore la main, mais il faut qu’ils rejoignent ce processus avant que la justice ne suive son cours », a-t-il averti.
Cette rencontre illustre la volonté commune des acteurs étatiques et internationaux de rompre le cycle de violence en Ituri et de bâtir les fondations d’une paix durable par des mécanismes de justice adaptés aux réalités locales.
Joël Heri Budjo