
Le ministre d'État en charge du Développement rural, François Rubota, a proposé une lecture politique audacieuse du parcours institutionnel du président Félix Tshisekedi. Selon lui, le premier quinquennat du chef de l’État aurait été largement entravé par la cohabitation conflictuelle avec la coalition FCC-CACH, tandis que l’actuel mandat est grevé, dès ses débuts, par la guerre d’agression rwandaise dans l’Est du pays.
S’exprimant lors d’une intervention relayée lundi 19 mai, le ministre Rubota a ainsi suggéré une surséance dans le comptage des mandats présidentiels de l’actuel chef de l’État.
« Il ne s’agit pas de contourner la Constitution, mais de reconnaître que les conditions normales de gouvernance n’ont jamais été réunies pour que le président Tshisekedi déploie pleinement sa vision pour le pays », a-t-il déclaré.
Dans cette perspective, le ministre invite le Parlement à envisager dès à présent une loi réajustant le calendrier électoral à l’horizon 2028. Une démarche qui, selon lui, s’inspirerait de la révision constitutionnelle de 2011 sous Joseph Kabila, laquelle avait modifié le mode de scrutin présidentiel, passant de deux tours à un tour unique.
François Rubota estime qu’un tel réajustement permettrait d’anticiper et de désamorcer les tensions politiques prévisibles autour de l’article 70, alinéa 2 de la Constitution, qui stipule que le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective de son successeur.
La proposition du ministre, bien que politiquement sensible, relance le débat sur la stabilité des institutions et la gouvernance en période de crise. Elle risque toutefois de susciter des réactions contrastées dans la classe politique et au sein de la société civile, alors que le pays se prépare à plusieurs échéances majeures dans les prochaines années.
Diddy MASTAKI