
Dans un développement significatif concernant la crise sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC), le président Angolais João Lourenço a annoncé son retrait en tant que médiateur du processus de Luanda, consacré aux bons offices entre la RDC et le Rwanda pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Cette décision intervient après l'annulation de pourparlers prévus à Luanda entre le gouvernement Congolais et le M23, qui s'est retiré à la dernière minute suite à des sanctions de l'Union Européenne contre certains de ses membres.
En réponse à ce retrait, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) ont convoqué un sommet conjoint au cours duquel elles ont nommé un nouveau groupe de facilitateurs de haut niveau pour poursuivre les efforts de médiation.
Les personnalités désignées sont : Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria; Uhuru Kenyatta, ancien Président du Kenya; Kgalema Motlanthe, ancien Président de l'Afrique du Sud; Catherine Samba-Panza, ancienne Présidente de la République centrafricaine ; et Sahle-Work Zewde, ancienne Présidente de l'Éthiopie.
Un nouvel élan pour le dialogue ?
Ces nominations visent à insuffler une nouvelle dynamique aux efforts de paix dans l'est de la RDC, où les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports, ont causé des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire aiguë.
Olusegun Obasanjo, fort de son expérience en médiation dans divers conflits Africains, notamment en Côte d'Ivoire et au Soudan, est pressenti pour jouer un rôle clé dans ces nouvelles négociations. Uhuru Kenyatta et Kgalema Motlanthe apportent également une expertise régionale précieuse, tandis que Catherine Samba-Panza et Sahle-Work Zewde offrent une perspective unique en tant qu'anciennes dirigeantes de pays confrontés à des défis sécuritaires similaires.
Des défis persistants
Malgré cette initiative renouvelée, plusieurs obstacles subsistent. Le gouvernement Congolais maintient sa position exigeant le retrait total du M23 des zones occupées avant toute discussion, accusant le Rwanda de soutenir activement les rebelles, ce que Kigali dément fermement. La mission des nouveaux facilitateurs consistera donc à naviguer entre ces positions divergentes, tout en tenant compte des dynamiques régionales complexes impliquant d'autres acteurs tels que l'Ouganda.
Perspectives d'avenir?
Si ce nouveau groupe de facilitateurs parvient à instaurer un dialogue constructif, la RDC pourrait entrevoir une sortie de crise, complémentaire aux actions militaires en cours. Cependant, le succès de cette médiation dépendra largement de la volonté politique des parties impliquées et du soutien actif de la communauté internationale.
Le peuple Congolais, éprouvé par des décennies d'instabilité, espère que cette initiative marquera un tournant décisif vers la paix et la stabilité dans la région.
Diddy MASTAKI