
Une rencontre a eu lieu à Harare, au Zimbabwe, entre l’ancien président congolais Joseph Kabila et Olusegun Obasanjo.
L’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo est l’un des facilitateurs désignés dans le cadre de la fusion des processus de Luanda et de Nairobi sur le conflit entre la RDC et le Rwanda avec la guerre d'agression menée par la rébellion de l'AFC-M23.
Cet échange intervient dans un contexte politique et judiciaire particuliers, alors que Kinshasa a officiellement lancé une procédure visant la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie.
Selon les autorités congolaises, Joseph Kabila est accusé de trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien direct avec la crise sécuritaire qui ravage l’Est du pays. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, affirme détenir un « maximum de preuves » impliquant l’ancien président dans une présumée collaboration avec les rebelles du M23, eux-mêmes soutenus par le Rwanda.
Le réquisitoire a été transmis au président du Sénat, Sama Lukonde, qui a confirmé ce vendredi que la demande de levée d’immunité serait examinée conformément à la Constitution et au règlement intérieur de la Chambre haute du parlement.
La situation judiciaire de l’ex-chef de l’État ne s’arrête pas là. Le 18 avril dernier, le ministre Mutamba a ordonné la saisie de ses biens mobiliers et immobiliers, ainsi que des restrictions de déplacement contre plusieurs de ses proches.
Dans le même élan, le ministère de l’Intérieur a suspendu les activités du PPRD, parti fondé et dirigé par Joseph Kabila, dénonçant son « attitude ambiguë » face à ce que le gouvernement qualifie d’agression rwandaise via le M23 et l’AFC.
Une décision du Sénat très attendue
La date de l’examen de la demande de levée d’immunité n’a pas encore été fixée, mais cette procédure pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire judiciaire et politique de la RDC. Si elle est validée, cela ouvrirait la voie à des poursuites pénales contre un ancien président, une première dans le pays.
Néanmoins, pour plusieurs observateurs, la rencontre entre Kabila et Obasanjo est loin d’être anodine. Olusegun Obasanjo est une figure respectée de la diplomatie africaine, et son rôle de facilitateur pourrait offrir à Kabila un canal de négociation politique et diplomatique alors qu’il est confronté à la détermination de Kinshasa de l’amener devant la justice.
Aucune déclaration officielle n’a encore filtré de cette rencontre, mais les analystes estiment qu’elle pourrait s’inscrire dans une tentative d’apaisement diplomatique à l’échelle continentale.
La Rédaction