
L’ancienne Sénatrice Francine Muyumba monte au créneau pour défendre l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange, au cœur d’une vive polémique institutionnelle. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux mercredi 14 mai, l’ancienne Présidente de l'Union Panafricaine de la jeunesse a fustigé la tentative de levée des immunités de Joseph Kabila, qu’elle considère comme une « dérive politique » et un « affaiblissement de l’État de droit ».
Selon elle, les immunités de l’ancien chef de l’État ne découlent pas de son statut de sénateur à vie, mais bien d’une loi spécifique garantissant une protection juridique aux anciens présidents.
« Le Sénat n’a donc aucune base légale pour révoquer une protection qui découle d’une loi spécifique relative aux anciens présidents. Cette initiative devrait déjà être rejetée par le Sénat au stade de la recevabilité », a-t-elle martelé.
Dans un contexte déjà tendu sur le plan politique et sécuritaire, notamment avec la crise persistante dans l'Est de la RDC, Francine Muyumba met en garde contre une manœuvre dangereuse qui, selon elle, risque de raviver les clivages politiques et de compromettre les efforts de stabilisation nationale.
« Un tel acte fragilise davantage l’État de droit et accentue les tensions politiques, à un moment où la RDC a un besoin urgent d’unité et de paix », écrit-elle.
L’ancienne sénatrice regrette que le gouvernement opte pour une stratégie de division au lieu de rassemblement, dans une période où la cohésion nationale devrait être une priorité. Elle appelle à un sursaut de responsabilité collective : « Cherchons la paix, la véritable paix, et non une politique de deux poids, deux mesures ».
Cette sortie intervient alors que des voix au sein du pouvoir en place réclament une reddition des comptes de l’ancien président, au nom de la transparence et de la lutte contre l’impunité. Mais pour Francine Muyumba, la légalité et l’équité doivent primer sur les calculs politiciens. Le débat est désormais ouvert au sein des institutions, et pourrait redéfinir les contours de l’immunité présidentielle en RDC.
Diddy MASTAKI