
La Plateforme de l'Opposition Rwandaise P4, regroupant les partis AMAHORO PC, FDU-Inkingi, PS Imberakuri et Rwanda National Congress, alerte l’opinion publique sur ce qu’elle qualifie d’« épuration ethnique » menée contre les populations Hutu à Goma, ville située dans l'Est de la République Démocratique du Congo et actuellement sous occupation du M23, un mouvement armé soutenu par les Forces de Défense Rwandaises (RDF).
Dans un communiqué publié récemment, la P4 dénonce les actes perpétrés par les autorités militaires du M23. Le 12 mai 2025, 181 personnes d’ethnie Hutu auraient été rassemblées au stade de l’Unité à Goma, présentées comme des « Rwandais en situation irrégulière » et privées de leurs documents Congolais, brûlés publiquement.
La situation se serait aggravée quelques jours plus tard, notamment le 17 mai, avec le transfert forcé vers le Rwanda d’au moins 360 personnes, majoritairement des femmes et des enfants. Le sort réservé à plusieurs jeunes hommes et Chefs de famille reste incertain, suscitant une vive inquiétude.
La plateforme politique affirme que cette campagne de répression rappelle les rafles de Tutsi au Rwanda en 1990, suite à l’attaque du Front Patriotique Rwandais. Cette fois, ce sont les anciens rebelles du FPR, aujourd’hui au pouvoir au Rwanda, qui utiliseraient les mêmes méthodes contre les Hutu, sous prétexte de collaboration avec les FDLR.
La P4 dénonce des violations graves des droits humains et affirme que cette nouvelle vague de violences s’inscrit dans un cycle de brutalités commises par les RDF depuis les années 1990, particulièrement lors des guerres de 1996 et 1998. Le communiqué fait référence au rapport Mapping des Nations-Unies, qui indique que certains massacres de Hutu en RDC pourraient, s’ils étaient prouvés devant un tribunal compétent, être qualifiés de crimes de génocide.
La Plateforme appelle la communauté internationale à intervenir d’urgence pour stopper les expulsions et violences ciblées, et pour faire respecter la souveraineté de la RDC. Elle exhorte également à un appui fort aux efforts en faveur de la démocratie au Rwanda, condition essentielle pour garantir le respect des droits humains et permettre un retour volontaire et digne des réfugiés Rwandais.
Ce cri d’alarme intervient dans un contexte de tensions régionales persistantes, où les populations civiles demeurent les principales victimes des luttes d’influence et de pouvoir.
Diddy MASTAKI