
Connu pour ses multiples provocations contre les voisins de l'Ouganda, notamment le Kenya, la RDC et même la Tanzanie, cette fois Muhoozi Kainerugaba, général et fils du président Yoweri Museveni vise son propre camp, le parti politique NRM fondé par son père dans les années 80.
Le général Muhoozi Kainerugaba a récemment trouvé une nouvelle cible. Le parti politique de son père, qui lui a permis de diriger ce pays de l’Afrique de l’Est depuis 1986. Une situation qui en étonne plus d’un, mais le fils aîné du président semble ne pas être disposé à s’avouer vaincu, malgré plusieurs interpellations.
Ce lundi, il a une fois de plus clairement montré son animosité contre tous ceux qui ne le soutiennent pas. Selon lui, "toutes ces personnes qui signent des déclarations contre lui au sein du NRM", méritent une leçon. "Nous allons vous apprendre ce que signifie l'Ouganda. Ce pays appartient à Dieu tout-puissant et au peuple ougandais. Voyons qui est le plus fort, vous ou nous ? ", déclare le général Kainerugaba, s’adressant à à certains membres du NRM, qu’ils considèrent comme faisant partie d’une génération obsolète.
Plus tôt dans la journée, il a annoncé que dans quelques semaines, il prévoit de faire une annonce importante. Le général Muhoozi Kainerugaba précise que cette fois-ci, ce ne sera pas sur Twitter mais par d'autres moyens. "Je le ferai à titre personnel et en tant que leader de notre génération", dit-il.
Ces réactions interviennent après qu'il a fait son premier post de ce lundi, invitant les Ougandais sur le média social Twitter qui veulent qu'il devienne président après son père, à retweeter et à "aimer" son post. Il a également ajouté que s'il était convaincu, il le ferait.
Une déclaration qui semble ne pas avoir été bien digérée par certains membres du parti politique de son père, qui n'avaient pas encore fini de digérer une autre provocation du fils de Museveni qui affirmait il y a peu de temps qu'avec d'autres personnes il créerait une nouvelle République ougandaise.
« Nous allons conjointement (tous ensemble) créer la 6ème République. Le 1er était Obote I, le 2ème était Amin, le 3ème était Obote II, le 4ème était Okello et le 5ème est NRM. Nous serons la 6ème République ! La plus grande époque de notre histoire » a-t-il écrit. Et d’ajouter : « J'écoute le cri de notre peuple pour le changement. Je suis avec le peuple ! Ce que le NRM est devenu ne représente certainement PAS le peuple ougandais ».
Non, il n'y a pas de conflit entre le père et le fils
Et concernant la crainte de certaines personnes quant à la réaction du président ougandais Yoweri Museveni, Muhoozi Kainerugaba rassure qu'il croit toujours en son père. « Je crois en Jésus-Christ et je crois en mon père, le général Kaguta Museveni. Je ne crois certainement pas au NRM. En termes marxistes, c'est probablement l'organisation la plus réactionnaire du pays ».
Un autre partisan de Muhoozi Kainerugaba et membre de la Ligue des jeunes qui le soutient-MK- explique que le général Kainerugaba ne s'est pas rebellé contre le parti. Pour Donald Businge, le fils du président ne fait que plaider pour des réformes au sein du parti NRM et il a le soutien de son père. "Il est temps de se débarrasser des individus corrompus qui ternissent le nom du président", dit-il.
Les militants ougandais restent réticents
Réagissant à ces nombreuses sorties de Muhoozi Kainerugaba, Wafula Oguttu, un activiste ougandais, prévient que "la fausse compétition entre Muhoozi et Museveni est une stratégie familiale pour conserver le pouvoir". Il explique que le président Museveni a déjà fait comprendre au NRM qui sera son successeur à la présidence lorsqu'il ne sera plus là. "Ils essaient également d'attirer les jeunes de l'opposition et aussi, les jeunes du MK veulent plus d'espace dans le gouvernement de 2027", ajoute Oguttu.