
Alors que les exportations d'or de pays voisins ont explosé, atteignant près de 46 tonnes pour une valeur estimée à 2,3 milliards de dollars, la RDC, malgré son immense potentiel aurifère, n'a déclaré que 34,5 tonnes d'exportations légales en 2023-2024. Cette disparité criante révèle l'ampleur des pillages des ressources naturelles congolaises.
Selon le sénateur Jean Bamanisa Saidi, près de 99% de l'or extrait artisanalement et à petite échelle en RDC est frauduleusement acheminé vers les pays voisins. Cette situation, ancrée depuis 2004, a engendré un profond déséquilibre économique, social et sécuritaire, contribuant à la persistance de l'instabilité dans l'est du pays.
Face à cette fragilité persistante, Jean Bamanisa appelle le congressman Ronny Lynn Jackson à prendre le temps d'appréhender la complexité de la situation en RDC, mettant en garde contre des analyses superficielles et des solutions potentiellement préjudiciables.
Parallèlement, cet élu des élus adresse un plaidoyer aux nations membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) pour une harmonisation de leur législation fiscale concernant le commerce des ressources naturelles, notamment les "3T" (étain, tantale, tungstène), l'or et le bois. L'objectif n'est plus de se contenter d'exporter des matières premières brutes vers les pays voisins, mais de créer des conditions propices à l'implantation d'entreprises en RDC et vice versa, impliquant une fiscalité uniforme et des avantages administratifs et fiscaux similaires dans des pays comme le Rwanda, l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie.
Cette initiative vise ,selon lui, à établir une zone de concurrence juste et équitable pour tous les acteurs, favorisant ainsi le développement économique de la RDC et contribuant à la stabilité régionale. En encourageant la transformation locale des ressources, la RDC pourrait enfin bénéficier pleinement de son potentiel minier, créant des emplois, stimulant la croissance économique et renforçant sa sécurité, estime t-il.
Daudi Amin