
L'avenir du Parc Agro-Industriel de Lotokila (P.A.I.L) est au cœur d'une démarche entreprise par le sénateur Jean Bamanisa Saidi, Sénateur élu de la province de la Tshopo. Soucieux du devenir de ce patrimoine provincial en déliquescence, l’élu a officiellement saisi le Ministre du Portefeuille, réclamant un audit approfondi de la situation actuelle du P.A.I.L.
Cette initiative, formalisée par la correspondance référencée JBS/021/SENAT-RDC/2024, met en lumière une histoire d'acquisition prometteuse qui a malheureusement sombré dans l'abandon et le pillage. En mai 2013, la Province Orientale avait acquis l'intégralité du patrimoine de l'ancien Complexe Sucrier de Lotokila auprès de son comité de liquidation pour un montant de 4 041 590 dollars américains. Un acompte de 2 072 500 dollars avait été versé, permettant à la province de commencer à exploiter ce patrimoine à travers la création de la société Parc Agro-Industriel de Lotokila, P.A.I.L sarl, dotée de structures de gestion claires.
Cependant, le démembrement de la Province Orientale en juillet 2015 a marqué un tournant désastreux. La nouvelle province de la Tshopo, héritière de ce patrimoine, n'a pas assuré le suivi nécessaire du dossier, malgré son inscription en bonne et due forme dans la loi de démembrement. Un silence coupable s'est installé, ponctué par l'inaction des gouverneurs successifs et même des députés provinciaux.
Cette négligence a ouvert la voie à une destruction systématique. Le P.A.I.L a été victime de vols, de pillages et de ventes illicites de ses actifs, orchestrés par des inciviques et, selon le communiqué, avec la complicité du comité de liquidation et des autorités provinciales. Toitures, hangars et le reliquat des machines industrielles ont été vandalisés, démantelés et vendus comme ferraille, au vu et au su de ceux qui étaient censés protéger ce bien public.
Aujourd'hui, le Parc Agro-Industriel de Lotokila n'est plus que l'ombre de sa grandeur passée. Face à cette situation ambiguë, l'Honorable Jean Bamanisa Saidi, fort de sa légitimité en tant que représentant de la Tshopo au Sénat, a pris ses responsabilités. Sa démarche vise à obtenir des éclaircissements sur l'état des créances certifiées par le comité de liquidation, notamment les dettes envers le personnel et le comité lui-même.
L'action du Sénateur ne s'arrête pas là. Il sollicite également du Ministre du Portefeuille la régularisation de l'entité P.A.I.L sarl, avec la Province de la Tshopo comme actionnaire unique, la mise en place d'un comité directeur et d'un conseil d'administration légitimes, ainsi que la liquidation de la créance restante due par la Province, via le comité de liquidation.
Pour l'élu de la Tshopo, l'apurement de cette dette est une étape essentielle qui pourrait être réalisée par le biais du transfert des crédits d'investissements alloués à la province. L'obtention d'un certificat d'apurement en faveur de la Province de la Tshopo permettrait ensuite à cette dernière de le céder à P.A.I.L sarl, ouvrant la voie à l'établissement des titres de propriété sur la concession de 6 000 hectares comprenant le complexe industriel dévasté.
Daudi Amin