
Dans les salons feutrés du palais présidentiel Rwandais, une poignée de main entre Paul Kagame et Massad Boulos, conseiller principal du Département d’État américain pour l’Afrique. Une image qui en dit long sur l’intérêt croissant de Washington pour la situation explosive dans l’Est de la RDC.
Officiellement, il s’agissait d’un échange autour de la croissance économique et de la stabilité régionale. Mais dans les couloirs, c’est bien la crise dans le Kivu qui a monopolisé l’attention.
« Il est essentiel de trouver une solution au conflit dans l’Est de la RDC, car cela permettra de libérer le potentiel illimité de la région », a confié Boulos, d’un ton grave, au sortir de l’entretien.
Cette phrase, prononcée avec fermeté, résonne comme une piqûre de rappel diplomatique. Depuis des mois, la partie Est du Congo est ravagé par les combats opposant l’armée Congolaise aux rebelles du M23, que Kinshasa accuse Kigali de soutenir. Les tensions diplomatiques sont à leur comble, et la crise humanitaire atteint des sommets.
L’Amérique joue la carte de la médiation
Face à cette impasse, les États-Unis d'Amérique se positionnent en médiateur stratégique. La visite de Boulos à Kigali fait partie d’une série de consultations régionales pour tenter de désamorcer la bombe sécuritaire que représente la région des Grands-Lacs.
Mais derrière les discours apaisants, la réalité est complexe : la méfiance règne entre les capitales de la sous-région, et les intérêts géopolitiques notamment autour des minerais rares compliquent les négociations.
À quand une paix concrète ?
La partie Est du Congo attend toujours des actes. Plus de 7 millions de personnes déplacées, des localités entières sous contrôle de groupes armés, une économie à l’arrêt : la situation exige plus que des déclarations de bonnes intentions.
Massad Boulos repartira avec des notes pleines de promesses, mais sur le terrain, les armes ne se sont pas encore tues. La paix reste, pour l’instant, une ambition lointaine.
Diddy MASTAKI