
La République Démocratique du Congo continue à dénoncer formellement la contrebande massive des minerais Congolais vers le Rwanda, preuves à l’appui.
Face à cette situation jugée « inacceptable » par les autorités Congolaises, le Secrétariat Exécutif de la CIRGL a accédé à la demande de la RDC en actant la création d’une commission d’enquête conjointe. Cette structure sera chargée de faire toute la lumière sur les circuits illicites d’exportation et de proposer des mesures efficaces pour enrayer ce phénomène.
C'était au cours de la réunion extraordinaire des Ministres des Mines des États membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL), tenue dans la capitale zambienne, Lusaka, à laquzlle a pris part Kizito Pakabomba, Ministre des Mines.
Il s'agit d'un sommet stratégique qui a marqué une avancée notable dans la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles Congolaises.
Cette rencontre ministérielle s’inscrit dans la continuité de deux assises techniques majeures récemment tenues à Naïrobi : la 26e réunion du Comité d’Audit de la CIRGL et la 30ᵉ session du Comité Régional de l’Initiative contre l’Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN).
Pour le ministre Kizito Pakabomba, cette avancée constitue un pas important vers la justice économique et la préservation de la souveraineté minière de son pays.
Il a également lancé un appel pressant à tous les États membres pour une application rigoureuse du mécanisme régional de traçabilité des minerais.
Les provinces orientales de la RDC, riches en ressources naturelles notamment l'Or, Coltan, Cassitérite, Tungstène, sont le théâtre d’un pillage systématique. Ce phénomène alimente, depuis plusieurs années, des réseaux criminels transnationaux impliquant groupes armés, multinationales, et parfois même des figures politiques locales. Malgré cette richesse, les populations locales demeurent plongées dans une misère extrême, exacerbée par les violences récurrentes.
Au cœur de ce système de prédation, le mouvement rebelle M23, actif dans le Nord-Kivu, est régulièrement cité comme acteur clé de la chaîne de fraude. Selon Kinshasa et plusieurs rapports d’experts onusiens, ce groupe servirait d’intermédiaire pour le transit illicite des minerais congolais vers le Rwanda. Ces derniers sont ensuite réétiquetés comme produits Rwandais, avant d’être introduits dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans les secteurs de la technologie et de l’électronique.
Si des mécanismes comme le système de traçabilité ITSCI ont été instaurés pour freiner la commercialisation des « minerais du sang », leur efficacité demeure relative. La persistance de circuits parallèles, combinée à un déficit de volonté politique dans certains pays, continue de saper les efforts de régulation. Plusieurs ONG pointent également du doigt la complaisance de certaines grandes entreprises qui, malgré les alertes, s’approvisionnent sans garanties solides sur la provenance des ressources.
Merveilles Kiro