
Après un long silence, l’ancien Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’apprête à briser le silence. Il prendra la parole ce vendredi soir, selon une annonce de sa chargée de communication, Barbara Nzimbi. Cette déclaration très attendue intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que le pays est confronté à une grave crise politique et sécuritaire, notamment dans l’Est.
Le timing de cette allocution soulève de nombreuses interrogations. Elle intervient au lendemain de la décision du Sénat Congolais de lever les immunités de M. Kabila, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires. Les accusations portées contre l’ancien chef de l’État sont lourdes : trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Ces poursuites seraient liées à des soupçons de collusion entre Joseph Kabila et le mouvement rebelle M23/AFC, actif dans l’Est du pays. Ce groupe armé, que plusieurs sources accusent d’être soutenu par le Rwanda, est tenu responsable de massacres de civils. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, affirme disposer d’éléments probants liant Kabila à ces atrocités.
Dans ce climat de tension, la prise de parole de l’ancien Président pourrait être une tentative de défense face à des accusations qui menacent son image et son héritage politique. Mais au-delà de la riposte personnelle, cette intervention pourrait bien avoir des répercussions majeures sur la scène politique congolaise, déjà fragilisée.
L’opinion publique, les acteurs politiques et la communauté internationale attendent cette déclaration avec beaucoup d’attention. Car au-delà des mots, c’est peut-être l’avenir même des rapports de force au sein des institutions congolaises qui se joue ce soir.
Gloiredo Ngise