
Le gouvernement des États-Unis d'Amérique a exprimé une vive préoccupation ce week-end face aux allégations de torture et de traitement inhumain infligés à deux activistes Est-Africains, arrêtés arbitrairement puis expulsés de Tanzanie. Washington exige des autorités Tanzaniennes une enquête « immédiate et complète » sur ces violations présumées des droits humains.
Dans une déclaration officielle, le Département d’État Américain a dénoncé le traitement réservé à Agather Atuhaire, ressortissante Ougandaise, et Boniface Mwangi, activiste Kényan bien connu, tous deux arrêtés récemment à Dar es Salaam.
« Les États-Unis d'Amérique sont profondément préoccupés par les rapports faisant état de mauvais traitements infligés à deux activistes est-africains en Tanzanie. Nous exhortons tous les pays de la région à tenir pour responsables ceux qui violent les droits humains, y compris en cas de torture », indique le communiqué.
Des témoignages glaçants
Agather Atuhaire a livré un récit bouleversant des violences subies : « Quand je suis arrivée, on m’a ordonné d’enlever mes vêtements. Avant même que je puisse réagir, quelqu’un m’a frappé dans le dos. Un autre a arraché violemment mes habits, m’a jetée au sol et m’a menottée ».
Dans une autre partie de son témoignage, elle accuse les agents de l’avoir violée : « Quelqu’un me frappait violemment sous les pieds, un autre me pénétrait de force. C’est du viol, selon toutes les définitions ».
Boniface Mwangi confirme ces allégations, parlant d’actes de torture physique et psychologique : « Nous étions nus, couverts de sang, et on nous a ordonné d’aller nous laver en rampant. Nous ne pouvions même pas marcher ».
Silence des autorités Tanzaniennes
À ce jour, le gouvernement de la présidente Samia Suluhu Hassan n’a fait aucun commentaire officiel sur ces accusations, alimentant la pression internationale croissante. Des organisations de défense des droits humains régionales et internationales demandent également des explications claires et des mesures judiciaires contre les auteurs présumés.
Un test pour l’engagement de la Tanzanie en matière de droits humains
L’affaire intervient à un moment sensible pour la Tanzanie, qui cherche à redorer son image démocratique après les critiques ayant entaché les précédents mandats présidentiels. Les observateurs estiment que cette affaire pourrait mettre à l’épreuve la sincérité du gouvernement en matière de respect des droits fondamentaux.
« Il ne suffit pas de promettre des réformes », commente un diplomate sous anonymat à Naïrobi.
« Ce qui compte, c’est de savoir si la Tanzanie acceptera de mener une enquête indépendante et de traduire les coupables en justice ».
Alors que la pression monte, la communauté internationale attend de la Tanzanie une réponse transparente, respectueuse des conventions internationales sur la torture et les droits de la personne.
Diddy MASTAKI