
Le taux de la prévalence du VIH/SIDA est à la hausse dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Environ 3 566 nouvelles infections ont été notifiées l’année 2023. Face à cette situation, la population doit éviter les fausses informations, la stigmatisation des malades et le refus du dépistage volontaire.
Le docteur Nicaise Mathe, chargé de lutte contre VIH dans la partie grand Nord-Kivu, a fait l’état de lieu du VIH/SIDA lors de son point de presse en ville de Butembo, lundi 04 décembre 2023. Il a déclaré que la province enregistre chaque année 12,5% de nouvelles contaminations.
« Le nombre estimé de personnes vivant avec VIH au Nord-Kivu, c’est 28 408. Il y a 3 566 nouvelles infections pour la province, c’est-à-dire chaque année, il y 3 566 qui sont contaminées. Nous avons une mortalité élevée qui se situe autour de 18,25% pour 100 000 habitants », a livré cet agent de la santé.
Nicaise Mathe poursuit que, dans le grand nord, trois zones de santé urbaines dont Beni, Butembo et Katwa ont un taux de prévalence élevé. Suivies de quatre autres rurales notamment Kayina, Mabalako, Mutwanga et Oïcha.
« Dans des zones urbaines, il y a des nouvelles infections. Mais il y a des lieux qui jadis étaient silencieux et qui, malheureusement ont commencé à compter des nouvelles infections. C’est notamment Mangurejipa et Biena. Ceci peut s’expliquer par les carrières minières et les mouvements des gens. Nous avons aussi des problèmes avec des zones frontalières qui sont Kamango, Mutwanga, Kyondo et Masereka suite au déplacement des gens dans des pays voisins », a-t-il indiqué.
Causes et conseils
S’agissant des causes de la montée des nouvelles infections, le chargé de lutte contre le VIH a évoqué les rapports sexuels non protégés, des cas de viols non dénoncés, usage des objets tranchants non stérilisés et la négligence de la consultation prénatale par des femmes séropositives qui sont enceintes.
Pour lutter contre cette maladie virale, Nicaise Mathe appelle la communauté à bannir les fausses informations, la stigmatisation des personnes séropositives (malades du VIH) et le refus du dépistage volontaire qui, selon lui, facilitent la progression de ce virus dans la province.
En rappel, la journée internationale de lutte contre le VIH/SIDA a été célébrée le 1er décembre sous le thème : « Confier le leadership aux communautés ». Elle a été instituée en 1988 au soutien aux personnes vivantes avec le VIH.
Martin Leku