Plusieurs hôpitaux et centres hospitaliers de la partie Nord de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC, disposent actuellement du service imagerie médicale. L'accès de la communauté à ce service reste limité suite aux divers défis.
Le radiologue Yombe Lengo Joseph, interrogé à l’occasion de la journée internationale de la radiologie, célébrée chaque 08 novembre de l’année, revient sur l’importance de « l'imagerie médicale » dans les traitements des certaines maladies et les défis d’accès de la communauté à ces services.
Le radiologue à l'Hôpital de référence secondaire de Matanda précise que l’imagerie médicale, en tant que domaine de la médecine, englobe des techniques permettant le diagnostic des pathologies des organes internes du corps humain par des images et la radiothérapie.
« Lorsque le clinicien ou un médecin reçoit un malade, il peut commencer par l'anamnèse, l’examen physique mais il aura toujours besoin d’utiliser l’imagerie pour confirmer son diagnostic ou compléter ce qu’il n’a pas pu découvrir », explique-t-il.
Ce radiologue indique que le recours à l’imagerie médicale facilite le diagnostic avec précision des maladies et leur traitement à temps.
Défis d’accès au service d’imagerie médicale
Au Nord-Kivu, une province en proie aux conflits armés, l’accès au service de l’imagerie médicale est limité pour des malades qui en ont besoin, suite aux difficultés financières.
« Sur le plan financier, les malades n’ont pas assez de moyens. Quand on lui prescrit un examen de scanner, il faut que la famille cotise », fait savoir Yombe Lengo.
Aussi porte-parole de la corporation des radiologues du grand Nord, il souligne un autre défi, celui de l’insuffisance d’appareils d’imagerie médicale dans la région, tel que le scanner.
« En imagerie médicale, nous avons un problème sérieux de manque d’équipements appropriés pour réaliser des examens fiables. Un autre problème, c'est la connaissance approfondie en anatomie des organes et en interprétation des images », évoque-t-il.
Il affirme que ces défis compliquent le diagnostic des pathologies comme les accidents cardiovasculaires (AVC), pour leur bonne prise en charge médicale.
Des recommandations
D’après Docteur Yombe, tout médecin ou clinicien qui recommande un patient en imagerie médicale devrait fournir des renseignements.
« Nous ne pourrions pas simplement nous focaliser sur les images. Mais nous avons aussi besoin des renseignements cliniques par rapport à ce qu’il a diagnostiqué. En fonction de la clinique, nous avons aussi la facilité de poser un bon diagnostic », déclare-t-il.
Le radiologue Yombe plaide pour une formation continue des prestataires des soins du domaine de l’imagerie médicale, afin qu’ils acquièrent des nouvelles connaissances en la matière.
Depuis janvier 2025, quelques hôpitaux et structures sanitaires du grand Nord, se dotent des équipements de l’imagerie médicale, dont le scanner. Selon Docteur Babah Mutuza Lusungu, les patients qui ont des moyens financiers, partaient à l’extérieur du pays pour bénéficier des services d’imagerie. Ce médecin traitant avait adressé une correspondance au Gouverneur de province pour solliciter son appui aux hôpitaux et structures sanitaires dans l’achat des appareils d’imagerie.
Martin Leku