
Le football Congolais traverse une crise sans précédent. Le jeudi 06 février, la FIFA a annoncé la suspension immédiate de la Fédération Congolaise de football (FECOFOOT) pour une durée indéterminée, invoquant une ingérence politique dans les affaires de la fédération. Une décision radicale qui plonge le football du Congo-Brazzaville dans une incertitude totale.
Une sanction implacable : le Congo exclu des compétitions internationales
En application de l’article 16 de ses statuts, la FIFA prive la FECOFOOT de tous ses droits de membre. Concrètement, cela signifie que toutes les sélections nationales, y compris les Diables Rouges, ainsi que les clubs Congolais, sont exclus de toutes les compétitions internationales tant que la suspension reste en vigueur.
Les conséquences sportives sont immédiates :
Éliminatoires du Mondial 2026 : Le Congo, qui fait partie du groupe E avec le Maroc, devra déclarer forfait pour les prochaines journées face à la Tanzanie et la Zambie en mars.
Compétitions interclubs Africaines : Aucun club Congolais ne pourra prendre part aux tournois organisés par la CAF.
CAN 2025 : Heureusement pour la FECOFOOT, le Congo ne s’est pas qualifié pour cette édition, limitant ainsi l'impact de la sanction sur la scène continentale.
Les raisons de la suspension : une crise institutionnelle
La FIFA justifie cette suspension par l’ingérence de tierces parties dans la gestion de la FECOFOOT, ce qui va à l’encontre de ses statuts. L’origine du conflit remonte à septembre 2024, lorsque Jean Guy Blaise Mayolas, alors Président de la fédération, a été révoqué avec son comité exécutif par l'Assemblée générale de la FECOFOOT.
Cependant, cette destitution a eu lieu contre l’avis de la FIFA et sur fond de tensions avec le ministre des Sports, Hugues Ngouelondélé. La crise a atteint son paroxysme lorsque :
Les locaux de la FECOFOOT ont été verrouillés, empêchant les anciens dirigeants d’y accéder.
Les comptes bancaires de la fédération ont été gelés, retirant tout pouvoir financier à Mayolas.
Une commission ad hoc, soutenue par le gouvernement, a été mise en place pour prendre le contrôle de la fédération.
Face à cette situation, la FIFA et la CAF ont envoyé deux missions conjointes à Brazzaville pour tenter de résoudre le différend, mais en vain. La visite du directeur régional de la FIFA pour l'Afrique, Gelson Fernandes, en novembre dernier, n’a pas permis de trouver un terrain d’entente.
Les conditions imposées par la FIFA pour lever la suspension
La FIFA ne ferme cependant pas totalement la porte à une réintégration du Congo. Elle exige quatre conditions précises pour lever la sanction :
1. Restitution du siège de la FECOFOOT et des infrastructures (notamment le centre technique d’Ignié) à la fédération.
2. Annulation de toute tentative de modification des signataires autorisés des comptes bancaires, rendant le contrôle à la FECOFOOT et aux dirigeants reconnus par la FIFA et la CAF.
3. Dissolution immédiate de la commission ad hoc et invalidation de toutes ses décisions.
4. Fin de toute ingérence politique dans la gestion de la FECOFOOT, permettant à la fédération de fonctionner de manière autonome.
Un coup dur pour le football Congolais ?
Avec cette sanction, le football Congolais se retrouve à l’arrêt sur la scène internationale. Déjà fragilisés par des résultats en demi-teinte, les Diables Rouges voient leur avenir compromis, alors qu’ils avaient déjà dû déclarer forfait contre le Niger en raison de problèmes administratifs.
Le pays risque désormais de voir sa jeunesse footballistique freinée dans son développement et ses clubs perdre en compétitivité face à leurs homologues Africains. La FECOFOOT doit rapidement trouver une solution pour éviter une crise durable et permettre au Congo de retrouver sa place dans l’élite du football Africain.
Et maintenant ?
L’avenir du football Congolais est suspendu à la capacité des autorités locales à se conformer aux exigences de la FIFA. Le gouvernement acceptera-t-il de lâcher prise sur la FECOFOOT pour éviter un isolement total du football Congolais ?
La balle est désormais dans le camp des dirigeants Congolais.
Diddy MASTAKI