
Le Conseil des ministres a adopté vendredi l’avant-projet de loi de finances 2026, présenté par le vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, assisté de son vice-ministre Elysé Bokumwana. À trois jours de l’ouverture de la session budgétaire de septembre au Parlement, le document fixe les recettes et dépenses à 20,3 milliards de dollars américains, en hausse de 14,8 % par rapport à la loi de finances rectificative 2025.
Selon M. Muzito, l’objectif principal est de doubler les recettes courantes d’ici 2028, passant de 8,5 milliards USD enregistrés en 2023, à la fin du premier quinquennat du Président Félix Tshisekedi, à 17 milliards USD à la clôture du second mandat. Cette ambition repose sur une stratégie de mobilisation accrue des ressources, de réforme de la gestion publique et sur un relèvement de la pression fiscale à 12,6 %.
Les projections macroéconomiques pour 2026 tablent sur un taux de croissance de 5,3 %, une inflation moyenne de 7,1 %, un taux de change stabilisé autour de 2 900 FC pour un dollar américain et un PIB nominal estimé à 92,7 milliards USD. L’avant-projet prévoit également des mesures fiscales, douanières et non fiscales, élaborées en cohérence avec un plan stratégique en discussion avec le Fonds monétaire international (FMI).
Dans la répartition des dépenses, 4,4 milliards USD sont destinés aux rémunérations et 6,6 milliards USD aux investissements. Les priorités budgétaires se concentrent sur la riposte sécuritaire face à la guerre, le développement des infrastructures et l’amélioration des salaires des agents publics. Ces mesures s’accompagneront d’une politique de rationalisation des dépenses via la mise à la retraite et le contrôle rigoureux des effectifs dans l’administration, les entreprises publiques, ainsi que les forces armées et de police.
Le ministre du Budget a par ailleurs annoncé son intention de relever les prévisions de recettes courantes de 11,7 à 12 milliards USD lors des discussions parlementaires, ce qui permettrait de dégager environ 300 millions USD supplémentaires pour répondre aux besoins sectoriels. Adolphe Muzito a sollicité, à cet effet, l’appui du gouvernement lors des prochains débats devant la Commission Économique et Financière.
Diddy MASTAKI