Ce 27 novembre 2025 à Kinshasa, le Ministre d’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, Muhindo Nzangi Butondo, a pris la parole lors de la revue du portefeuille des projets financés par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA). Il s’est exprimé au nom de ses collègues des ministres des Finances, du Développement rural et de la Pêche et élevage.
Devant une assemblée composée des secrétaires généraux, des partenaires techniques et financiers, et de plusieurs autres acteurs clés du développement agricole, le Ministre d'État Muhindo Nzangi a salué l’engagement du FIDA aux côtés du gouvernement congolais. Il a réaffirmé la gratitude de la RDC pour les investissements consentis à travers divers programmes de développement agricole à impact communautaire.
Appelant à une meilleure cohérence dans les interventions, il a souhaité que les partenaires comme le FIDA, la Banque mondiale et l’Union européenne mettent en place des programmes conjoints ou parallèles, alignés sur une coordination stratégique de haut niveau.
Au cœur de son intervention, il a présenté la stratégie globale de développement agricole des zones de savane récemment soumise par son ministère et validée par le Conseil des ministres. Cette stratégie est désormais la boussole qui orientera les actions de l’État et de tous les partenaires dans le secteur.
Elle repose sur plusieurs axes prioritaires : le développement de la filière céréalière ; la promotion des intrants agricoles et la lutte contre les ravageurs ; la mécanisation agricole ; l’intensification des cultures pérennes (Cacao, Café, Palmier) et des maraîchers ; l’aménagement des systèmes d’irrigation et des infrastructures de stockage ; la transformation et la commercialisation des produits agricoles.
Le Ministre d'État a également annoncé une réforme structurelle majeure : le désengagement progressif de l’État des activités de production directe, au profit d’un accompagnement renforcé des producteurs. Le rôle du gouvernement sera désormais de créer un environnement favorable, soutenir les agriculteurs et renforcer les systèmes de production et de commercialisation.
Le patron de l'Agriculture au pays, a rappelé que les projets en cours PASA NK, PADRIR et AVENIR représentent ensemble près de 400 millions de dollars Américains d’investissement. Un financement conséquent, mais encore insuffisant face aux besoins énormes des zones rurales non couvertes, notamment dans les provinces du Haut-Uélé, du Bas-Uélé, de la Tshopo,de l’Ituri, de l’Équateur, où aucun projet n’est encore opérationnel.
« Un État ne peut concentrer ses efforts sur quelques provinces et laisser les autres dans l’oubli », a-t-il martelé, appelant à une meilleure cohérence territoriale et à un rééquilibrage des interventions.
Parlant de la résilience des équipes du projet PASA NK, notamment dans les zones instables comme Walikale où des travaux de réhabilitation de routes ont été lancés en contexte de conflit, le Ministre d'État a salué l'engagement des équipes et proposé que ce modèle de résilience soit dupliqué à d'autres projets.
Cependant, il a aussi dressé un constat sévère des contre performances, citant : des dépenses injustifiées à long terme ; des retards dans la transmission des rapports ; une faible mise en œuvre des recommandations d’audit ; la lenteur dans les infrastructures.
« L’incompétence ne sera plus tolérée », a-t-il averti. Il a promis de prendre des mesures courageuses, allant jusqu’à remplacer les équipes de gestion de projet si nécessaire, afin d’éviter que des ressources destinées au développement agricole ne soient mal utilisées.
DM Ngovoka