À Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, la mode s’impose peu à peu comme un langage de résilience. Au cœur de cette dynamique, Alinda Fashion Academy, une école de couture fondée par la styliste Aline Ndaliko, entend transformer le rêve de jeunes Gomatraciennes en véritable levier d’émancipation.
Une ambition née de la passion
Créée par Aline Ndaliko, styliste et modéliste originaire de Goma, l’académie propose des formations en couture, coupe, stylisme et mode de cérémonie. Son objectif : transmettre un savoir-faire, mais aussi une confiance en soi à une jeunesse souvent confrontée au chômage et à l’instabilité.
« La mode, ici, n’est pas une frivolité », explique la fondatrice. « C’est une manière de tenir bon, de créer de la beauté dans un environnement difficile. »
Former et valoriser la créativité locale
Les formations durent en moyenne trois mois et se terminent par une présentation de collections inspirées de la culture congolaise : robes de mariée, tenues de soirée ou créations contemporaines. Chaque session donne lieu à un défilé, véritable vitrine du talent local. Plusieurs diplômés de l’académie ont déjà lancé leurs propres ateliers à Goma et dans d’autres villes du pays.
Un outil d’autonomisation
Au-delà de la couture, Alinda Fashion Academy se veut un espace d’autonomisation pour les jeunes femmes et hommes. L’école encourage l’esprit d’entreprise, la créativité et la fierté du “Made in DRC”.
Dans une ville marquée par les conflits et les défis économiques, ces initiatives apparaissent comme des symboles de résistance et de renaissance.
Une vision pour la mode congolaise
Aline Ndaliko ambitionne désormais de faire de Goma un futur pôle de mode en Afrique centrale. « Nous avons le talent, il nous manque seulement des structures solides », confie-t-elle.
Le prochain défilé de l’académie, intitulé “Renaissance”, portera cette vision d’espoir. Un mot qui résume le parcours d’une génération décidée à prouver que, malgré les cicatrices du passé, la beauté et la créativité continuent de vivre à Goma.
Miko Sikabwe