
Dans une déclaration, les chefs d'établissement de la sous-division de Njiapanda, en territoire de Lubero, au Nord-Kivu ont annoncé la suspension des cours jusqu'à nouvel ordre. Cette décision radicale, prise le 11 septembre 2025, vise à protester contre la recrudescence des attaques des ADF/MTM et l'inefficacité perçue des forces armées dans la région.
Les responsables scolaires, expriment leur « profonde indignation » face à une situation sécuritaire qui se détériore. Ils dénoncent une multiplication des attaques causant des pertes en vies humaines « inacceptables », citant notamment les massacres récents à Ntoyo, Melia, Mabunda et Bandulu.
La déclaration critique ouvertement la stratégie des forces conjointes FARDC-UPDF et Wazalendo. Les chefs d'établissements jugent leur mode d'opération « purement défensif », avec des troupes concentrées dans les agglomérations, laissant l'ennemi circuler « librement dans les environs ». Ils déplorent que les Forces Armées n'agissent qu'après les massacres, dans le seul but de constater et évaluer les dégâts.
Le massacre de Ntoyo, survenu dans la nuit du 08 au 09 septembre 2025, est mis en exergue comme un exemple tragique de cette inefficacité. L'attaque qui a coûté la vie à plus d'une centaine de civils, a également endeuillé la communauté éducative avec la mort de quatre (04) enseignants.
La déclaration rappelle également la perte du directeur de l'école BEUA à Mayiba et de nombreux élèves et parents dans d'autres localités. Outre le bilan humain, les attaques ont un impact matériel dévastateur sur le système éducatif. Les chefs d'établissements énumèrent des écoles fermées, des manuels et du matériel scolaire brûlés, des établissements délocalisés, et de multiples interruptions de cours.
Face à un ennemi qui cible désormais les attroupements, ces responsables d'écoles estiment qu'il est impossible de continuer les activités scolaires sans mettre en danger la vie des élèves et du personnel. C'est pourquoi ils ont décidé de demander aux parents de garder leurs enfants à la maison et de prendre acte de leur déclaration par les gestionnaires.
En s'appuyant sur les articles 23 et 52 de la constitution Congolaise, les signataires appellent les autorités, qu'elles soient scolaires, civiles ou militaires, à « prendre leur responsabilité en mains pour sauver l'éducation des enfants » dans la sous-division de Njiapanda.
Cette déclaration s'ajoute aux nombreuses alertes lancées par la société civile et les communautés locales, soulignant l'urgence d'une réponse plus efficace et offensive face à l'insécurité grandissante dans la région.
Gloiredo Ngise