
À peine entamée, l’année scolaire 2025-2026 pourrait connaître un sérieux coup d’arrêt dans certaines zones dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Les enseignants des territoires des Rutshuru et Masisi, contrôlés par les rebelles du M23, menacent de suspendre les cours pour protester contre le non-paiement de leurs salaires.
Le Syndicat national des enseignants du Congo (SNAT), section Nord-Kivu 3, a alerté l’opinion sur ce problème persistant. Selon son secrétaire provincial, Baguma Exaucé, plusieurs enseignants de ces zones n’ont pas touché leur rémunération depuis neuf mois, dont cinq mois consécutifs en 2025.
« Le salaire est un droit, pas une faveur », martèle le SNAT, dénonçant un traitement discriminatoire des enseignants par rapport à d’autres catégories d’agents publics.
Le syndicat pointe du doigt CARITAS, l’organisme chargé du paiement, accusé de ne pas remplir correctement son rôle. Il appelle la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu Lamineta, à intervenir en urgence pour débloquer la situation.
Les enseignants préviennent : si d’ici la fin de la semaine du 15 septembre aucun paiement n’est effectué, une grève sèche sera déclenchée.
« Si cette semaine s’achève sans que les enseignants de Masisi et de Rutshuru soient payés, toutes les activités scolaires seront suspendues », a prévenu le SNAT.
Dans leur déclaration, les enseignants invoquent l’article 39 de la Constitution Congolaise, qui garantit le droit de revendiquer pacifiquement, et demandent aux autorités de les protéger contre d’éventuelles pressions liées à leur mouvement.
Cette menace de grève survient alors que l’année scolaire vient tout juste de commencer, le 1er septembre, avec un appel du gouvernement à un retour à la normale des activités pédagogiques. Mais dans les zones occupées par le M23, les rebelles semblent incapables de prendre en charge la paie des enseignants et d’autres agents publics, aggravant ainsi la crise sociale.
Diddy MASTAKI